La baie des traits passés.
Quelques fourmis cigales ont répondu à l'appel de l'océan.
Râteaux, bâtons en mains, elles ont tracé pieds nus,
En quelques heures d'un temps, figé dans le mouvement,
Des cercles, des lignes, des formes et des cœurs,
Une alliance vertueuse du Yin et du Yang
A la porte d'un océan sans limite visible,
A la fenêtre d'un bout de terre en cap
Co-création océanique
De traits passés tels des témoins transmis par des relayeuses inspirées.
Désorganisation de la logique aléatoire de l'infiniment petit
Les grains de sable mouillés ont oublié
Le temps d'une marée
Leur individualité.
Mutation cellulaire de destinées
Sur un manège où Neptune, Eole et Merlin se donneraient la main.
La roue tourne, tourne, tourne
Sur un calendrier aztèque celtique.
Les forces en présence sont arrivées sans prévenir
Discrètement
Rencontres imprévues
Ecrites entre les lignes d'un livre secret et sacré
Un cercle de vieilles âmes égarées a retrouvé son centre
Chacune sa place pour une mission consacrée.
Poséidon est aux anges,
Sur un petit nuage.
Ses nymphes s'amusent à papoter avec l'univers,
Elles dessinent un miroir aux nimbostratus
Pour le donner en offrande aux vagues de la baie
Neptune est aux anges,
Sur un petit nuage.
Ses muses propulsent une bouteille entre les dents de l'amer
Elles dessinent un miroir aux fonds marins
Pour tenter de sauver un monde d'humains au bord du chaos.
Au cœur de bras pointés, l'estran se fait poitrine
Tatouée d'un mandala aquatique et ésotérique
Qui finira par lever l'ancre,
Lissé par un flux impitoyable,
Peu avant le soleil couchant,
En absence.
Alors,
Les ondes imperturbables imprimeront,
Transmettront ces intentions bienveillantes,
Diffuseront ces pensées puissantes,
Aux abysses d'un océan en souffrance
Où baleines et dauphins s'épuisent en silence
De ne pouvoir chanter leur désespérance.
Au creux de la ouate grise,
Les nuages nomades ont capté les messages
Voyageurs légers, facteurs du ciel
Distributeurs de missives
Ils sont chargés de précipiter gratitude, joie et unité
Pour hydrater les terres intérieures arides
Ils sont chargés de pleuvoir amour, paix et liberté
Au dessus de territoires orientaux sinistrés
Mandala aux quatre sourires,
Cheveux au Van, au Raz de Sein.
L'effet mère ne meurt pas
Nous sommes océan
Les traits passés n'ont pas de fins
Ils se transforment, mutent, se subliment
Et… poursuivent leurs chemins
Vers d'autres caps lointains.
Les traits passés n'ont pas de fins,
Ils se transcendent, changent, se magnifient
Et... prolongent leurs desseins
Vers d'autres estrans riverains.
© Liebe Liña
17 Juin 2016
Texte librement inspiré du mandala tracé sur le sable de la Baie des Trépassés à Plogoff en Cap Sizun à l'initiative d'Emilie Vincent créatrice de jardins de bien être et de sa sœur Virginie Guézennec, thérapeute en psycho-énergétique appuyées par des co-créateurs très engagés : Emmanuelle Moulin, Véronique Chateignier, Sandrine et Mathieu, le dimanche 12 juin 2016 de 14h à 18h.
Le land art mandala "We Are Ocean" a été réalisé à l’occasion de la journée internationale des océans (12 juin 2016)
http://24earth.org/